Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Liste D'articles

  • The Sword of Damocles behind the curtain of the Earth's Global Warming: a Review
    Abstract The “mainstream” climatology (MSC)—i.e. which includes the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) community—considers the present day massive release of greenhouse gases into the atmosphere as the main cause of the current global warming...
  • Hommage au Professeur Jean Aubouin, Président de l'Académie des Sciences 1989-199090
    Hommage au Professeur Jean Aubouin (Président de l’Académie des Sciences 1989-1990) Contribution majeure à la tectonique des plaques Par Jacques Bourgois * * De 1981 à 1985, Jacques Bourgois a été Directeur adjoint du Laboratoire de Tectonique de l’Université...
  • L'épée de Damoclès du réchauffement global
    Jacques Bourgois blog : http://www.jacques-bourgois.org Résumé Le rejet massif des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est considéré par la climatologie « main stream » (climatologie dominante) comme la cause principale (sinon unique) du réchauffement...
  • (11) Spreading center subduction and slab window development
    Spreading center subduction and role of the associated slab window development on intraplate deformations, arc magmatism and craton evolution during associated slab window development: the Chile triple junction area documenting a uniformitarian model...
  • SCIENTIFIC CRUISES: 7 CAMPAIGNS AS CHIEF SCIENTIST + 7 CAMPAIGNS
  • (1) Crise énergétique et tectonique des plaques
    Jacques Bourgois Université Pierre et Marie Curie - Paris 6Institut des Sciences de la Terre Paris (iSTeP) - UMR 7193 UPMC-CNRS Case 124Tour 46-00, 2 ème étage4, place Jussieu75252 Paris Cedex 5 - France--------Tel: 01 44 27 52 08Email: jacques.bourgois@upmc.fr...
  • (2) Meeting the explosion in electricity demand
    Jacques Bourgois Université Pierre et Marie Curie - Paris 6 Institut des Sciences de la Terre Paris (iSTeP) - UMR 7193 UPMC-CNRS Case 124 Tour 46-00, 2 ème étage 4, place Jussieu 75252 Paris Cedex 5 - France -------- Tel: 01 44 27 52 08 Email: jacques.bourgois@upmc.fr...
  • (3) Feedback coupling between tectonics and climate
    BRIEF DESCRIPTION OF ONGOING ACADEMIC RESEARCH Since about ten years, part of my studies focused at the interface of tectonics, oceanography, and climatology. The main objective is to understand the feedback processes between climate and tectonic deformation...
  • (4) CV de Jacques Bourgois
    CV de Jacques Bourgois Né le 08-08-1944, marié deux enfants, Service militaire effectué. DR1 CNRS depuis 1989. Entré au CNRS en 1971. Adresse: Université Pierre et Marie Curie - Paris 6 Institut des Sciences de la Terre Paris (iSTeP) - UMR 7193 UPMC-CNRS...
  • (5) Le processus de subduction
    APPORTS A LA COMPREHENSION DU PROCESSUS DE SUBDUCTION Un condensé des travaux conduits depuis les années 80 Jacques Bourgois DR1 CNRS Septembre 2008 Motivations des études La subduction est un processus associé à la disparition de surface terrestre. Au...

Liens

6 avril 2023 4 06 /04 /avril /2023 15:57

Jacques Bourgois   

blog : http://www.jacques-bourgois.org

Résumé

Le rejet massif des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est considéré par la climatologie « main stream » (climatologie dominante) comme la cause principale (sinon unique) du réchauffement global actuel. L’implication première de cette affirmation est que l’augmentation de la température doit intervenir postérieurement à l’augmentation du rejet anthropique des gaz à effet de serre. Ce point essentiel n’est pas démontré.

Les données géo-climatiques du passé de la Terre montrent la préséance de la température sur le CO2. Depuis 60 millions d’années (Ma), le paramètre température précède l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère ; y compris lors de crises majeures dites « aberrantes ». Le CO2 est un  paramètre d’ordre 2 de la climatologie.

Une réponse satisfaisante doit être apportée à la question, non résolue, de savoir qui du CO2 ou de la température précède l’autre dans la période actuelle.

L’affirmation selon laquelle le réchauffement global actuel serait d’origine anthropique présuppose implicitement un changement de paradigme, la conséquence (l’augmentation du CO2) pour le passé de la Terre devenant la cause du réchauffement pour son histoire présente.

« Plain language summary »

Le rejet anthropique des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est considéré comme la cause principale (sinon unique) du réchauffement global actuel. L’implication première de cette affirmation est que l’augmentation de la température doit intervenir postérieurement à l’augmentation du rejet massif des gaz à effet de serre. Ce point essentiel n’est pas démontré par la communauté dominante des climatologues du GIEC.

Les enregistreurs du passé climatique de la Terre montrent la préséance de la température sur le CO2. Depuis 60 millions d’années (Ma), le paramètre température précède et induit l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère. Cela concerne, en particulier, les trois grandes crises climatiques dites « aberrantes » décrites et analysées dans la revue Science par Zatchos et co-auteurs en 2001.

Le CO2 est un  paramètre d’ordre 2 du climat passé de la Terre.

L’affirmation selon laquelle le réchauffement global actuel serait d’origine anthropique présuppose implicitement un changement de paradigme : uniformitarisme versus catastrophisme. En effet, la conséquence (l’augmentation du CO2) pour le passé de la Terre deviendrait la cause du réchauffement pour son histoire présente. Ce point méthodologique n’est jamais évoqué.

Le présupposé du CO2 et le flou du cadre méthodologique induisent un resserrement du champs d’exploration des causes possibles du réchauffement climatique. L’intervention éventuelle d’un événement naturel de type « aberrant », dissimulé derrière le rejet massif des gaz à effet de serre, est ignorée.

1- Les données de base

  La récession accélérée des glaciers de montagne le retrait de la banquise arctique et la fonte des glaces du Groenland sont des marqueurs incontestables d’un réchauffement global. Les mesures par satellite confirment l’élévation de la température moyenne de la Terre. Le réchauffement global récent de la planète est une donnée bien établie. Personne ne la conteste.

 Corrélativement à l’élévation de la température, l’augmentation de la concentration du dioxyde de carbone et de tous les autres gaz à effet de serre, signe un changement important de la composition chimique de l’atmosphère terrestre.

  L’évolution parallèle des courbes du dioxyde de carbone et de la variation de la température moyenne de la Terre au cours des temps géologiques (on parle ici en milliers, dizaines et centaines de milliers d’années) est une donnée fondamentale solidement établie. Le carottage de glace du site de Vostok (Antarctique) qui couvre les 400.000 dernières années (Fig. 1) en donne une illustration convaincante. La corrélation des variations du CO2 et de la température reste valable pour la période récente comme le montrent les enregistrements effectués par la NOAA entre 1980 et 2008 à l’observatoire de Mauna Loa (voir le site de la NASA). La concentration du CO2 dans atmosphère terrestre varie avec la température, dans une étroite similitude d’évolution.

2- Augmentation du CO2 cause du réchauffement global actuel ?

  La climatologie «main stream» considère (Bréon, 2016) que « le moteur des changements climatiques sur le dernier million d’années n’est pas le même que celui sur le dernier siècle ». Et d’ajouter : « Les climatologues n’annoncent pas une hausse des températures sur la base d’une corrélation observée avec le CO2 dans le passé, mais bien sur la base d’une compréhension des mécanismes physiques qui lient les deux ». Ces mécanismes physiques dont on n’imagine pas qu’ils puissent être différents de ceux du passé justifieraient donc la proposition fondatrice d’une climatologie nouvelle (différente de celle du passé) dans laquelle le CO2 contrôlerait la température en première instance. L’augmentation de la teneur du CO2 dans l’atmosphère doit donc nécessairement précéder celle de la température. Ce point fondamental n’a pas reçu de démonstration.

  Dans une formulation limpide, Bréon (2016, p. 11) explicite le caractère axiomatique  de la préséance du CO2: « La hausse des températures est donc avérée et il est quasi-certain

Figure 1. Co-variation de la température DT °K (courbe rouge) et du (CO2 courbe bleue en ppmv, partie par million en volume) dans le carottage de glace du site Vostok (Antarctique) pour les 400.000 dernières années  (adapté de Petit et al., 1999). D’une manière générale on observe une co-variation d’évolution entre le CO2 et la température (les courbes bleue et rouge présentent des tracés proches l’un de l’autre). Cependant certains segments du graphique montrent un découplage du CO2 et de la température. C’est le cas du passage d’un optimum climatique (chaud, pics vers le haut des courbes, notés périodes chaudes en orange) vers la glaciation suivante (pics vers le bas des courbes, notés glaciations en bleu). L’exemple de l’Eémien (zone grise centrée sur l’optimum chaud à 128.000 ans est le plus démonstratif.  Sur la droite de la zone grise, la co-variation du CO2 et de la température est « parfaite » (période de réchauffement de la planète qui passe d’une glaciation vers un stade de haut niveau marin). Sur la gauche de la zone grise la courbe du CO2 est décalée vers la gauche. Cette situation résulte de l’héritage d’un découplage du CO2 et de la température intervenu à 128.000 ans  lors de l’optimum climatique (voir le zoom de la Fig. 6).

qu’elle est liée à l’augmentation de la concentration en gaz à effet de serre ». L’expression qu’il faut ici garder en tête est celle de « quasi-certain ». La climatologie « main stream » envisage bien, sans démonstration, qu’une rupture majeure interviendrait actuellement. Elle considère de manière purement intuitive qu’une absence de réchauffement serait plus que surprenante compte tenu de l’augmentation des concentrations des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

3- Paradigme: uniformitarisme versus catastrophisme.

L’uniformitarisme considère que les phénomènes géologiques du passé s’expliquent à partir des processus actuellement à l’œuvre. Il y a continuité historique. Inversement un mécanisme actuel, un processus à l’oeuvre doit trouver son équivalent dans le passé géologique de la Terre. Les grands fondateurs de l’uniformitarisme sont le géologue écossais James Hutton (1726-1797) et Jean-André Deluc (1727-1817) pour la France. Par la suite, l’uniformitarisme, base de la géologie moderne, a été largement popularisé par Charles Lyell (1797-1875).

A l’inverse, le catastrophisme envisage l’évolution de la terre au travers d’événements exceptionnels, catastrophiques dont l’un des partisans scientifiques les plus important en géologie fut Georges Cuvier (1789-1832).

L’enregistrement géologique des paramètres paleoclimatique de la Terre montre la préséance de la température sur le C02 depuis au moins 60 Ma. Ainsi, les forages de glace de Vostok  (Antarctique) comme ceux du Groënland qui enregistrent les variations pour les 800.000 dernières années montrent une co-variation du CO2 et de la température (Fig. 1). En phase de réchauffement, les enregistrements ne permettent pas de trancher l’ordre dans lequel ils apparaissent, c’est-à-dire identifier lequel des deux paramètres contrôle l’autre. Cependant, il est des situations dans lesquelles la variation de la température précède clairement celle du CO2 alors que l’inverse n’est jamais identifié.  C’est également le cas pour des situations plus anciennes comme le maximum thermique de la fin du Paléocène où la température  est le paramètre directeur d’ordre 1. La préséance de la température sur le CO2 défini le cadre uniformitarisme d’évolution paléoclimatique de la Terre.

Considérer que le rejet massif du CO2 dans l’atmosphère soit la cause essentielle du réchauffement actuel de la planète place la climatologie « main stream » dans le cadre d’un changement implicite de paradigme. Ce n’est plus le paramètre température qui contrôle la teneur des gaz à effet de serre dans l’atmosphère comme pour le passé géologique de la Terre. Il y aurait inversion de la cause dans la période récente. Les tenants de l’origine humaine (anthropique) du réchauffement actuel se placent implicitement dans le cadre philosophique d’une rupture. Nous assisterions à la mise en place d’un mécanisme fondamental et unique du contrôle du climat terrestre. Il s’agirait d’un événement exceptionnel du type de ceux invoqués par les partisans du catastrophisme en géologie.

Considérer le rejet des gaz à effet de serre dans l’atmosphère comme la cause première, fondamentale du réchauffement global est une révolution conceptuelle. Cela correspond à un changement de paradigme majeur qui doit recevoir une justification scientifique argumentée. En particulier l’on doit démontrer que l’augmentation de la température est postérieure à l’augmentation du CO2 pour envisager l’activité humaine comme cause principale du réchauffement actuel. Si une réponse satisfaisante n’est pas apportée à la question de qui précède l’autre, du CO2 ou de la température, il faut alors considérer que d’autres facteurs ou mécanismes naturels puissent être à l’origine du réchauffement climatique actuel; le rejet anthropique des gaz à effet de serre n’ayant ici que le rôle marginal de masquer l’essentiel.

4- Préséance de la température sur le CO2 pour le passé de la Terre

Le concept d’aberration climatique (Zachos et al., 2001) s’appuie sur l’identification d’évènements catastrophiques de courte durée intervenus pendant le Cénozoïque (65 millions d’années à actuel). Il s’agit (1) du maximum thermique de la fin du Paléocène (LPTM, 55 millions d’années) avec une augmentation de la température des eaux de surface de 8°C en moins 10.000 ans et des teneurs de 1000 à 2000 ppm de CO2 dans l’atmosphère (2 à 5 fois plus qu’actuellement); (2) de l’apparition de la calotte glacière antarctique à la limite Eocène-Oligocène il y a 34 millions d’années, en moins de 400.000 ans ; et (3) du maximum glaciaire à la limite Oligocène-Miocène (23 millions d’années) dont la durée est d’environ 200.000 ans. L’application du concept « d’aberration climatique » pour ces événements ponctuels à très forte signature géo-climatique est paradoxal en ce qu’ils semblent conforter les tenants du catastrophisme. En fait, il est acquis d’une part que l’histoire de la planète est ponctuée d’événements cataclysmiques qui sont l’expression intrinsèque, naturelle, du processus climatique ; et que d’autre part ces évènements ne remettent pas en cause la préséance de la température sur le CO2 et restent dans un cadre uniformitariste.

Ainsi, pour le maximum thermique de la fin du Paléocène (LPTM), il est envisagé qu’une déstabilisation massive des hydrates de méthane (clathrates) des fonds marins soit à l’origine du rejet de 2600 Giga tonnes de méthane (CH4) dans l’atmosphère. Une telle déstabilisation massive implique le franchissement d’un seuil thermique dont le préalable est un réchauffement des eaux océaniques profondes. Quelle que soit la cause de ce réchauffement, il précède et induit le rejet massif du CH4 dans l’atmosphère (cadre uniformitariste).

Les deux autres aberrations climatiques correspondent à des évènements extrêmes en Antarctique. Même si le forçage (perturbation de l’équilibre climatique) des gaz à effet de serre est envisagé comme un amplificateur possible,  il n’est pas considéré comme la cause première  de ces aberrations. Le mécanisme déclencheur proposé est  ici d’origine tectonique en association avec le forçage orbital (Fig. 3) qui agissent sur le système climatique au travers d’un seuil physique de température. Ici également la température précède la variation de la concentration des gaz à effet de serre qui agissent ensuite comme un paramètre physique d’ordre 2 dans un processus correspondant au concept de sensibilité climatique, le cadre reste celui de l’uniformitarisme.

L’étude du passé de la Terre montre l’existence d’événements naturels temporellement ponctuels et catastrophiques. L’élément déclencheur est un seuil de température qui agit sur le système climatique global. Ces évènements aberrants, d’origines variées ont un caractère récurrent, ils font partie intégrante de la variabilité climatique naturelle. L’augmentation de la température actuelle pourrait, fort bien, trouver son origine dans l’intervention d’évènements ou mécanismes naturels, internes ou externes (comme ceux du Cénozoïque) dans lesquels un effet de seuil physique, la température, accélère la réponse du système climatique.

Figure 2. A, B, et C montrent les composants primaires orbitaux de la Terre. D à droite montre l’évolution paléogéographique du Cénozoïque. Les forces gravitationnelles des autres planètes affectent l’orbite de la Terre. Cela contrôle la distribution de la radiation solaire (insolation) qui oscille dans le temps. Il existe trois perturbations orbitales avec quatre périodes principales : A- L’excentricité (400 ka et 100 ka), l’obliquité (41 ka) et la précession (23 et 19 ka). L’excentricité se réfère à la forme de l’orbite terrestre, ses variations influent peu sur le climat. B- L’obliquité se réfère au basculement de axe terrestre relativement au plan de l’écliptique. Un angle élevé augmente le contraste des saisons (étés plus chauds et hivers plus froids). C- la précession se réfère à l’oscillation de l’axe de rotation qui décrit un cercle dans l’espace avec une période de 26 ka. La précession modulée par l’excentricité détermine l’endroit de l’orbite autour du soleil où se produisent les saisons. Cela augmente le contraste saisonnier dans un hémisphère et le diminue dans l’autre. D- Montre la répartition des masses continentales au cours du Cénozoïque. Modifié de Zachos et al. (2001).

Le rejet massif des gaz à effet de serre associés à l’activité humaine pourrait donc effectivement revêtir un aspect dangereux en masquant un événement climatique de type aberrant d’origine naturelle. Par leur existence même, les événements climatiques aberrants appuient la nécessité de promouvoir une recherche à spectre plus ouvert que celui très cadenassé de la seule cause anthropique actuellement envisagée. Il conviendrait pour la communauté climatologique « main stream » de sortir du cadre strictement anthropique dont les implications conceptuelles du catastrophisme ne paraissent ni totalement évaluées, ni réellement justifiées.

 

5- Part anthropique du CO2

On considère qu’approximativement la moitié des émissions humaines du  CO2 restent dans l’atmosphère, alors que l’océan et les continents (sols etc..) absorbent le reste. Cette  évaluation ne doit pas masquer le principal du problème. Il est en effet difficile de mesurer réellement la part respective des émissions naturelles et anthropiques à l’origine du réchauffement. De plus des incertitudes demeurent sur la réponse du climat en regard des déficits d’information et de mesure à ce sujet.

Figure 3. Enregistrement des concentration moyennes du CO2 entre le 1 octobre et le 11 novembre 2014 par le satellite OCO-2 opéré par la NASA.

(https://www.eoportal.org/satellite-missions/oco-2#looking-ahead)

Les données acquises par le satellite OCO-2 opéré par la NASA donnent une idée des difficultés qui existent pour identifier l’origine des émissions du CO2 comme des zones de disparition, d’absorption (puits de CO2). Le document satellitaire OCO-2 (Fig. 3) montre une ceinture à très forte concentration de CO2 (couleur chaude orange-rouge) qui relie les forêts amazonienne et congolaise à l’Indonésie. Dans le même temps les zones développées à forte densité de population du monde occidental (Amérique du Nord, Europe de l’Ouest) sont d’une relative discrétion avec de faibles concentrations de CO2. Seule la Chine présente un fort pole d’émission. Parallèlement le Pacifique Nord, l’Atlantique central et les hautes latitudes de la ceinture océanique péri-Antarctique sont des zones d’élimination du CO2. La carte Satellitaire OCO-2 montre une partie des problèmes que pose le « tout anthropique » de la climatologie « main stream ». En l’état actuel des connaissances une quantification de la part revenant aux émissions anthropiques paraît difficile.

6- Remontée de l’océan mondial, le « juge de paix ».

L’évolution du niveau marin est d’une particulière importance car elle est indépendante de la préséance des deux variables essentielles du climat : la température et le rejet des gaz à effet de serre (anthropique et naturel). Le niveau de l’océan mondial enregistre une réponse synthétique et cumulée de la température quelle qu’en soit l’origine. Il doit faire l’objet d’une attention particulière.

Une conséquence du réchauffement climatique actuel est la fonte des glaces et son corollaire l’élévation du niveau des mers. Une remontée brutale et significative du niveau de l’océan mondial serait une catastrophe planétaire car la zone côtière est occupée par 20% de la population du globe. Ce danger potentiel érigé en menace imminente par la climatologie « main stream » prend forme de prédiction et devient de la sorte une arme politique.

Figure 4. Remontée du niveau marin depuis le dernier maximum glaciaire (environ 20.000 ans) à partir des enregistrements géologiques autour de la planète. Noter le ralentissement important depuis environ 6000 ans avec aplatissement de la courbe vers la période récente (accélération du ralentissement).

 En vérité, la remonté du niveau de l’océan mondial résulte de l’augmentation du volume de la masse d’eau, induite par l’élévation de la température, à laquelle s’ajoute la fonte des glaces proprement dite. Certaines projections du GIEC (Masson-Delmotte, 2022) avancent des valeurs de remontée du niveau marin qui se compterait en mètres à la fin du siècle.

Prédire l’avenir environnemental de notre planète implique d’en lire convenablement les archives du passé. C’est-à-dire analyser correctement les enregistreurs géologiques et climatiques de son histoire. Le niveau de l’océan mondial est monté de 120 à 130 m (Fig. 4) depuis le dernier maximum glaciaire  il y a ~20.000  ans (=20 millénaires, =200 siècles). De très nombreuses données fiables et concordantes documentent solidement cette assertion. Admettant une évolution linéaire dans le temps, cette remontée serait de 0,65 m par siècle en moyenne. Nous savons que cela n’est pas le cas car la remontée du niveau marin est en effet rapide entre 20.000 ans et 6.000 ans, puis plus lente par la suite. L’élévation est d’environ 6 m pour les 6000 dernières années, ce qui correspondrait à une remontée de 0,10 m par siècle en moyenne pour les six derniers millénaires.

Les données du GIEG (site de Météo France) s’accordent sur une remontée de 0,16 m ± 0.04 m pour la période 1902-2015, ce qui correspond à une valeur de 0,14 m ± 0,03 m pour un siècle. La remontée excédentaire du niveau de la mer proposée par le GIEC comparée à celle, mesurée, des enregistreurs géologiques est comprise entre 1 cm et 7 cm pour la période 1915-2015. Une autre estimation du GIEC pour la période 1901-2011 est un peu plus élevée à 0,16 m par siècle. En admettant que les mesures rapportées sur le site de Météo France/GIEC soient exactes, on peut en conclure que le niveau de la mer est remonté de 10 à 16 cm au maximum pendant le siècle dernier (entre 1915 et 2015).

Les enregistrements mesurés du passé le plus proche (Fig. 4) ne suggèrent pas une projection vers une catastrophe d’ampleur métrique. L’évolution du niveau moyen des océans mesuré par les satellites TOPEX-POSEIDON puis JASON montre une élévation de 0,04 m pour la période 1995-2010 ce qui autoriserait une projection à 0,26 m rapportée au siècle. D’autres mesures convergent vers des valeurs qui n’excèdent pas 0,30 m par siècle (Koonin, 2021). De fait, nous sommes très loin des 5 m d’élévation prophétisés par Al Gore sur la base des données  publiées par Hansen (2007) dans Environmental Research Letters : « ….the ice sheet contribution is 1cm for the decade 2005-15 and that it doubles each decade until the West Antarctic ice sheet is largely depleted. That time constant yields a sea level rise of the order of 5 m this century ». « …La contribution de la calotte glaciaire est de 1 cm pour la décennie 2005-15 et elle doublera chaque décennie jusqu'à ce que la calotte glaciaire de l'Antarctique ouest soit largement fondue. Cette constante de temps donne une remontée du niveau de la mer de l'ordre de 5 m pour ce siècle ».

La remontée de l’océan mondial telle que restituée à partir de la projection des données géologiques (= mesurées pour les 6 derniers millénaires) ou bien celle reconstruite à partir des données météorologiques (= mesurées pour le dernier siècle) ne suggèrent pas de rupture flagrante d’évolution dans un avenir proche. Les valeurs prédites à partir des modèles examinés par le GIEC (Masson-Delmotte, 2022) proposent des estimations d’un ordre de grandeur supérieur pour la fin du siècle. C’est en ce point précis que s’exprime la rupture conceptuelle entre les tenants de l’actualisme (projection) et ceux du catastrophisme (prédiction de modèles).

7- Examen d’une publication scientifique archétypale de la climatologie « main stream »

7-1- Pourquoi la publication de Hansen et al. (2013 et 2020)

Il est ici proposé de s’arrêter sur un article emblématique paru en 2013 dans Philosophical Transactions of the Royal Society dont les auteurs, James Hansen, Makiko Sato, Gary Russell, et Pushker Kharecha sont d’éminents scientifiques de la Columbia University et du NASA Goddard Institute. Le titre de l’article est: « Climate sensitivity, sea level and atmospheric carbon dioxyde » (Sensibilité climatique, niveau de la mer et dioxyde de carbone atmosphérique), Soc A 371: 20120294, http://dx.doi.org/10.1098/rsta.2012.0294. Cette publication (republiée in-extenso en 2020) offre l’intérêt d’une vision synthétique de la position de la climatologie « main stream » proposée  par des chercheurs de premier plan. Elle justifie scientifiquement le cadre alarmiste dans lequel évolue la climatologie « main stream ». Cette publication est en dehors des évaluations collégiales du GIEC et de sa communication politique et médiatique.

La dernière phrase du résumé de Hansen et al. (2013, 1* original du texte en anglais) appui le caractère alarmiste: «Brûler tous les combustibles fossiles rendrait une grande partie de la planète inhabitable pour l’homme ce qui remet en cause les stratégies d’adaptation au changement climatique ». La publication de Hansen et al. (2013) offre également l’opportunité d’aborder des points de discussion d’intérêt général comme le rôle des paramètres orbitaux de la Terre, les apports des forages de glace ou le concept central de sensibilité climatique.

7-2- préséance de la température et paramètres orbitaux

Hansen et al. (2013, 2* original du texte en anglais) écrivent: « La co-variation de la température, du niveau de la mer et du CO2 donne des informations sur la réponse de la sensibilité climatique aux forçages externes et sur la vulnérabilité du niveau de la mer au changement climatique ».

Le travail pionnier de Milankovitch publié en 1941 montre que les paramètres orbitaux de la Terre (excentricité, obliquité et précession des équinoxes) contrôlent les variations cycliques du climat terrestre (Fig. 1). Par la suite, Hays et al. (1976) ont publié dans la revue Science un article intitulé: « Variations in the Earth’s orbit : pacemaker of the Ice ages », (variation de l’orbite terrestre : stimulateur cardiaque des époques glaciaires). Ces travaux montrent que les changements de la géométrie orbitale de la Terre (Fig. 2) sont la cause fondamentale de la succession des glaciations du Pleistocène (1,81 Ma à actuel). Les paramètres orbitaux contrôlent l’insolation de la Terre. Depuis 500.000 ans, les changements climatiques majeurs ont suivi des variations d’obliquité et de précession (Ohneiser et al., 2023).

Ainsi, pendant le Pléistocène (Quaternaire supérieur) la température et le CO2 (Fig. 1) évoluent de manière parallèle sous strict contrôle orbital. Si l’on conçoit facilement le contrôle de l’insolation par les paramètres orbitaux, ce qui implique en première instance l’augmentation ou la diminution de la température (Yan et al., 2023), puis par la suite la concentration du CO2 dans l’atmosphère, plus obscur serait d’envisager l’inverse. C’est-à-dire proposer qu’une variation de l’insolation provoquerait en première instance une variation du CO2 dans l’atmosphère qui à son tour serait la cause d’une augmentation de la température. Si par extraordinaire cela était le cas, il conviendrait d’en proposer une démonstration. L’inversion qui propose l’augmentation du CO2 comme cause première de l’augmentation de la température dans la période récente ne peut opérer que dans le cadre d’un changement de paradigme, c’est-à-dire un passage du cadre uniformitariste (préséance de la température) à celui du catastrophisme (préséance du CO2). Rien n’indique l’innocuité d’un raisonnement uniformitariste (voir plus haut) pour la période récente, aucun seuil quantifié de rejet de gaz à effet de serre dans l’atmosphère n’est identifié qui impliquerait une inversion de la cause avec la primauté d’un contrôle du CO2 sur l’élévation de la température.

7-3- Carottes de glace, dé-corrélation de la température et du CO2

Les carottes de glace du site de Vostok (Antarctique) ont permis d’échantillonner des glaces dont l’âge couvre la période des 400.000 dernières années. Avant l’optimum

Figure 5. Variation de la température DT °K et du CO2 après l’optimum climatique (chaud) de l’Eémien à 128.000 ans. Entre 128.000 ans et 114.000 ans le rejet de CO2 dans l’atmosphère reste stable autour de 274 ppmv alors que la température diminue d’environ 7,3 °K. La stricte corrélation de la température et du CO2 qui prévalait avant l’optimum climatique de l’Eémien disparaît pendant 14.000 ans, les deux paramètres dé-corrélés évoluent indépendamment (adapté d’après le blog Energy Matters, euanmearns.com).

climatique (chaud) à 128.000 ans (Fig. 1), la température co-varie dans une corrélation stricte avec le CO2, cela se produit pendant une phase de réchauffement de la planète qui évolue d’une glaciation vers une période chaude de haut niveau marin. Après l’optimum climatique daté à 128.000 ans, entre 128.000 ans et 114.000ans, le CO2 reste stable autour de 274 ppmv (Fig. 5) et ne joue aucun rôle, alors que l’histoire humaine est engagée de longue date. Sur une longue période de temps (14.000 ans) la diminution de la température précède celle de la pression partielle de CO2 dans l’atmosphère. Cet exemple montre que la température peut évoluer indépendamment du CO2 sur une longue période de temps.

Pour la période récente subactuelle les enregistrements à l’observatoire de Mauna Loa effectués par la NOAA entre 1979 et 2005 montrent que l’augmentation du CO2 suit l’augmentation de la température avec un décalage de 6 mois (voir site de la NOAA).

La dé-corrélation entre le CO2 et la température postérieure à l’optimum de l’Eémien n’est pas exceptionnelle (Fig. 1). Lors du passage d’un optimum climatique (pics chauds) en direction de températures plus froides (vers une glaciation) le CO2 et la température présentent une dé-corrélation qui s’atténue avec le temps. L’alternance corrélation dé-corrélation semble modulée avec une constante de temps contrôlée par les paramètres orbitaux. Une projection de l’évolution à long terme des paramètres orbitaux, sans tenir compte de l’effet anthropique montre que la planète se dirige vers un nouveau cycle glaciaire (Hays et al., 1976). Puisque la planète se trouve actuellement dans une période d’optimum climatique comparable à celle de l’Eémien, il serait utile que les préoccupations scientifiques s’affranchissent d’injonctions d’évidences pour étudier plus en détail une ou des situations de dé-corrélation du CO2 et de la température. L’étude détaillée du segment de temps 128.000 ans-114.000 ans (Fig. 5) pourrait être riche d’enseignement pour considérer le futur de notre planète d’une manière plus ouverte.

Les travaux de Veres et al. (2013) et de Bazin et al. (2013) ont amélioré la résolution temporelle des forages de glace effectués en Antarctique et au Groenland. Ces travaux couvrent les 800.000 dernières années. Ils concernent donc la période cruciale du segment de temps 128.000 ans à 114.000 ans (Fig. 5) pendant laquelle le CO2 et la température présentent une dé-corrélation. Malheureusement le partage de leurs travaux respectifs, avant et après 120.000 ans, laisse la période des 14.000 ans qui suit l’optimum climatique Eémien à la marge de leurs préoccupations.

7-4- Sensibilité climatique, un concept opaque

Hansen et al. (2013) écrivent (3*, original du texte en anglais): « La sensibilité climatique dépend de l’état initial du climat, mais peut potentiellement être déduite avec précision à partir de données paléoclimatiques précises. Les oscillations du climat au Pléistocène (2,58 Ma -11,5 ka) montrent une réponse rapide de 3 ± 1°C pour un forçage du CO2 correspondant à 4W par m2 (watt par m2) si l’on utilise comme étalonnage le réchauffement Holocène par rapport au dernier maximum glaciaire (LGM), mais l’erreur (l’incertitude) est substantielle et en partie subjective en raison de la mauvaise définition de la température globale du dernier maximum glaciaire et d’une possible influence humaine pendant l’Holocène (derniers 11,5 ka) ».

Ici, s’invite le concept de sensibilité climatique. La climatologie « main stream » utilise l’action du CO2 sur la sensibilité du climat comme la variation de température en °C associée à un doublement de la concentration du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Hansen et al. (2005) estiment une augmentation de la température moyenne de la terre de 4,1 Wm-2 pour un doublement du CO2 rejeté dans l’atmosphère. Nous sommes ici dans l’évaluation d’une température induite par le rejet d’une quantité déterminée de CO2 dans l’atmosphère. Nous sommes donc clairement dans le cadre méthodologique catastrophiste (préséance du CO2), en inversion des causes identifiées en paléoclimatologie (préséance de la température).

La sensibilité climatique pour la climatologie « main stream » correspond également à un paramètre injecté dans la modélisation du réchauffement climatique. Ce paramètre est considéré comme une propriété générale du système climatique. Dans un modèle climatique global couplé océan-atmosphère, la sensibilité climatique devient une propriété émergente. Cette propriété émergente n’est plus un simple paramètre du modèle, mais la résultante d’une combinaison de facteurs physiques et de paramètres estimés. Le modèle n’est plus strictement « physique », il devient « modèle émergent »  utilisé comme moyen propre d’enquête sur le climat du passé.». Hansen et al. (2013) écrivent (4*, original du texte en anglais): «Nous utilisons un modèle global, aux processus essentiels simplifiés, pour analyser l’état de dépendance de la réponse climatique et enquêter en direction d’une vulnérabilité plus importante vers les périodes (du passé) les plus chaudes, avec une faible couverture nuageuse en diminution avec un accroissement de la vapeur d’eau en altitude qui élève la tropopause ». Les modèles globaux conventionnels devenant inopérants en directions des conditions climatiques extrêmes (snowball­, greenhouse) imposent en effet l’utilisation d’un modèle simplifié ad hoc. Ainsi, Hansen et al. (2013) montrent une réponse rapide de 3 ± 1°C pour un forçage du CO2 correspondant à 4W m2 pour la période Pléistocène. Ils proposent de même pour le dernier interglaciaire une augmentation de 3 à 4 °C pour un forçage du CO2 à 4W m2. Ces deux exemples montrent l’utilisation de modèles acquis dans le cadre catastrophiste (préséance du CO2) pour montrer leur efficience dans un cadre uniformitariste où l’on sait la préséance de la température.

Dans le cadre uniformitariste, des travaux, comme ceux de Zachos et al. (2001) ont examiné les forçages qui peuvent influer et contrôler l’évolution climatique du Cénozoïque. Cela inclut la tectonique, la répartition des océans et des continents, l’ouverture et la fermeture de couloirs maritimes, la pression partielle du CO2, le cycle hydrologique, la stimulation et les anomalies orbitales, l’existence de seuils ou des éruptions de méthane. Tous forçages qui peuvent conduire à une altération ou un renforcement de la sensibilité climatique (dans le cadre uniformitariste) avec des pas de temps variables.

Récemment, Duncan et al. (2022) ont montré une perturbation du forçage radiatif en Antarctique lorsque le refroidissement (conditions orbitales froides) aux hautes latitudes s'est produit à la fin de l’Oligocène (~23 Ma) alors que les isotopes de l'oxygène indiquent un réchauffement et une perte de volume de glace. Ils proposent cette anomalie résulter d’un forçage tectonique (subsidence) induisant une transgression marine (en Antarctique) avec un seuil de réponse au dioxyde de carbone atmosphérique, en dessous duquel les calottes glaciaires marines de l'Antarctique se développent et au-dessus duquel le réchauffement des océans exacerbe leur recul.

Le concept de sensibilité climatique, d’abord utilisée en paléoclimatologie (cadre uniformitariste) correspond à l’intervention d’une cause amplificatrice d’origine naturelle de second ordre sur un état de base du climat d’ordre 1 contrôlé par l’insolation. Le facteur sensibilité climatique peut accentuer ou diminuer la réponse climatique au forçage de premier ordre, la température. Comme montré plus haut, le concept de sensibilité climatique du cadre catastrophiste est totalement différent de celui défini par la paléoclimatologie géologique. Cela correspond à un détournement du sens initial de la sensibilité climatique avec une dérive conceptuelle et un changement de paradigme qui se retrouve dans l’innocuité et la multiplicité des modèles de la climatologie « main stream ».

7-5 Modelisation

Hansen et al. (2013, 6* original du texte en anglais) « Enfin, nous utilisons un modèle climatique efficace pour étendre nos sensibilités climatiques estimées au-delà du Cénozoïque et aux conditions de la terre boule de neige (snowball) et des conditions d’effet de serre incontrôlable (greenhouse) ». Il s’agit d’évaluer deux situations de rétroaction rapide avec chacune leur réponse dans une modélisation en évolution du fait de facteurs de sensibilité estimés en perpétuel ajustement.

La première concerne les 800.000 dernières années, elle est considérée comme pertinente pour évaluer l’impact de l’activité humaine sur le climat. Les forages de glace et ceux des sédiments océaniques permettent une mesure des forçages climatiques occasionnés par l’évolution des teneurs en gaz à effet de serre dans l’atmosphère et de l’albedo (valeur physique qui correspond à la quantité de lumière solaire incidente réfléchie par une surface). Le changement de température global obtenu en multipliant la somme des deux forçages climatiques, gaz à effet de serre et albédo, par une sensibilité de 3/4°C par Wm2 donne un ajustement remarquablement bon avec le réchauffement estimé de 4,5°C entre 20.000 ans et 11.500 ans (Last Glacial Maximum-Holocène). Cette bonne adéquation entre des mesures acquises dans le cadre actualiste (préséance de la température) et le résultat du modèle est utilisé pour justifier le bien fondé de son application dans le cadre catastrophiste (préséance du CO2). L’on justifie ainsi une prédiction climatique pour la fin de ce siècle. Outre le glissement conceptuel d’un paradigme à l’autre, il reste que les glaciations des 800.000 dernières années contrôlées en première instance par les paramètres orbitaux impliquent la primauté de la température sur le CO2 et non l’inverse.

La seconde catégorie de rétroaction rapide dépend de l’état climatique aux situations extrêmes. Lorsque la terre devient suffisamment froide pour que la couverture de glace atteigne les tropiques, l’amplification de l’albédo conduit alors la glace à s’étendre rapidement jusqu’à l’Equateur. Cet état de la planète dit « snowball » est instable en relation avec une haute sensibilité induite par une très faible érosion (protection par la couverture de glace). Cette situation conduit à une accumulation du CO2 volcanique dans l’atmosphère avec pour conséquence induite une déglaciation rapide. L’accumulation du CO2 est bien, en première instance, le résultat d’une variation de la température. A l’autre extrémité, une planète chaude (greenhouse) conduirait à une augmentation de la quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère qui causerait l’émergence de radiation depuis les hautes couches froides. Il en résulterait une diminution de l’énergie émise vers l’espace et une amplification de l’effet de serre jusque des effets considérés comme incontrôlables : (6* original du texte en anglais) « Enfin, nous utilisons un modèle climatique efficace pour étendre nos sensibilités climatiques estimées au-delà du Cénozoïque et aux conditions de la terre boule de neige et des conditions d’effet de serre incontrôlable ». L’on en déduit l’efficacité du modèle (*).

Comme noté plus haut, le contenu conceptuel de la sensibilité climatique devenu paramètre de modélisation (catastrophisme) pour la climatologie « main stream » est différent de celui accepté par la géo-climatologie uniformitariste. Dans le cadre historique de la géologie, le paramètre physique directeur du système climatique est la température. Un forçage de second ordre (dont le CO2) peut ensuite intervenir et perturber le système en provoquant une réponse d’amplification  ou d’amoindrissement du forçage initial de premier ordre, la température. Nous avons bien ici l’utilisation d’un modèle basé sur la préséance du CO2 pour en évaluer l’efficacité sur des périodes du passé pour lesquelles nous savons la préséance de la température sur le CO2. Que faut-il penser de ces modèles dont le développement repose sur l’utilisation de deux paradigmes antagonistes dans un contexte où la préséance du CO2 n’a reçu aucune démonstration. Dans son livre intitulé « Unsettled », Koonin (2021) physicien et conseiller d’Obama pour le climat, consacre un paragraphe entier à l’analyse des simulations mathématiques du système climatique. Il y montre le caractère de plus en plus imprécis des modèles avec le temps, les plus récents étant les moins efficaces. Il souligne en particulier la difficulté de séparer le rôle de la variabilité naturelle du CO2 de celui des influences humaines dans le réchauffement qui s‘est produit depuis 1980 (Fig. 3).

A propos des modèles du GIEC et de leur foisonnement, il est édifiant de se reporter à un article récent publié dans “Pure and Applied Geophysics” par Stark (2022). Il relève dans l’approche du GIEC un recours et une confiance excessive dans l’utilisation de la “pseudo-science” dite “culte du cargo” qui consiste à privilégier les preuves qui confirment une hypothèse présumée, contrairement à la méthode scientifique. Il faut y ajouter, l'approche d'ensemble que le GIEC utilise régulièrement. Elle consiste à prendre un groupe de modèles, en calculer la moyenne et l'écart-type de leurs prédictions, puis traiter la moyenne comme s'il s'agissait de la valeur attendue du résultat (ce qui n'est pas le cas) et l'écart type comme s'il s'agissait de la variation naturelle du processus qui génère le climat (ce qui n'est pas le cas).

9- Conclusions

En modulant l’insolation (température), l’évolution des paramètres orbitaux de la Terre induisent le rythme des variations périodiques du climat de la Terre, au moins depuis 800.000 ans. Les carottes de glace (Antarctique, Groenland) montrent que CO2 et température co-varient étroitement en période de réchauffement (Fig. 1). Il y a dé-corrélation des courbes lors des refroidissements.

La préséance de CO2 pendant les cycles réchauffement / refroidissement n’est jamais identifiée. Cela concerne au moins les 60 derniers millions d’années.

Au cours du Cénozoïque des évènements majeurs, comme le Maximum Thermique du Paléocène ou les évènements extrêmes en Antarctique, dont le début de l’englacement à 34 Millions d’années ont pour cause première la température. La variation de la teneur du CO2 dans l’atmosphère intervient dans le sillage des évènements thermiques par le biais de forçages de second ordre, positifs ou négatifs.

La climatologie « main stream »  envisage une inversion de la cause pour la période récente de l’histoire climatique. Le rejet massif de CO2 provoquerait l’augmentation de température (réchauffement). Ce point élémentaire n’est pas démontré. Il est qualifié de « quasi-certain », c’est l’axiome de départ des modélisations proposées par la climatologie « main stream ». La démarche de Hansen et al. (2013) est exemplaire à ce titre en faisant appel à l’utilisation de paramètres ad hoc pour proposer un modèle climatique efficient.

L’efficience des modèles construits sur l’idée de la préséance du CO2 est testée sur des périodes de l’histoire terrestre dont on sait qu’elles sont entièrement contrôlées par la préséance de la température. Les allers et retours d’un paradigme à l’autre (du catastrophisme à l’uniformitarisme) expliquent, en partie tout du moins, l’échec des modèles (Koonen, 2021 et 2022 ; many muddled models p. 77-96).

Considérant que la préséance du CO2 sur la température n’est pas démontrée, il convient d’explorer d’autres voies de recherche pour caractériser l’éventualité d’une origine, non identifiée à ce jour, de l’augmentation actuelle de la température de notre planète. Si l’on souhaite lutter contre le réchauffement climatique il est impératif d’en explorer les origines potentielles de manière exhaustive. L’organisation nationale et internationale de la climatologie « main stream » interdit l’accès aux médiums scientifiques, politiques et médiatiques pour ne serait ce que poser la question.

Le climat de la Terre est actuellement dans une phase d’optimum climatique (chaud) comparable à l’Eémien (128.000 ans). Comme à cette époque, notre planète est à l’aube d’un basculement vers une nouvelle glaciation (Hay et al., 1976). Le réchauffement actuel pourrait être une simple péripétie de courte durée masquée par les rejets anthropiques. Entre 128.000 ans et 114.000 ans le CO2 montre une dé-corrélation d’avec la température. Pendant 14.000 ans le CO2 reste stable tandis que la température baisse alors même que ces deux paramètres sont ordinairement liés. Comprendre le processus climatique à l’origine d’une telle dé-corrélation peut représenter un chemin pour sortir de l’aveuglement du tout anthropique.

Références

Bazin, L., Landais, A., Lemieux-Dudon, B., Toy´e Mahamadou Kele, H., Veres, D., Parrenin, F., Martinerie, P., Ritz, C., Capron,E., Lipenkov, V., Loutre, M.-F., Raynaud, D., Vinther, B., Svensson, A., Rasmussen, S. O., Severi, M., Blunier, T., Leuenberger, M., Fischer, H., Masson-Delmotte, V., Chappellaz, J., and Wolff, E., 2013, An optimized multi-proxy, multi-site Antarctic ice and gas orbit chronology (AICC2012): 120–800 ka, Clim. Past, 9, 1715–1731, doi:10.5194/cp-9-1715-2013, 2013.

Bréon, F-M., 2016, Changement Climatique, l’état des connaissances scientifiques, Science et pseudo-sciences 317, p. 11-19.

Duncan, B., McKay, R., Levy, R. et al., 2022, Climatic and tectonic drivers of late Oligocene Antarctic ice volume. Nat. Geosci. 15, 819–825. https://doi.org/10.1038

Gervais, F., 2013, L’innocence du carbone, l’effet de serre remis en question, Albin Michel, 315 p.

Hansen, J., Sato, M., Russell, G., and Kharecha, P., 2013, Climate sensitivity, sea level, and atmospheric carbon dioxyde, Phil. Trans. R. Soc. A 371 : 20120294, http://dx.doi.org/10.1098/rsta.2012.0294.

Hansen, J.E., 2007, Scientific reticence and sea level rise, Environ. Res. Lett 2, 6 pp.

Hansen, J.E., 2005, Earth’s energy imbalance : confirmation and implication, Science 308, 1431-1435.

Hays, J.D., Imbrie, J., Shackleton, N.J., 1976, Variations in the Earth’s orbit: pacemaker of the ice ages, Science 194, N° 4270, 1121-1132.

Koonin, S.E., 2021, Unsettled, BenBella Books, Inc., Dallas, TX, 306 p.

Masson-Delmotte, V., 2022, Il y a encore aujourd’hui un déni de la gravité des enjeux climatiques, CNRS Le Journal, n° 308, 13-21.

Ohneiser, C., Hulbe, C.L., Beltran, C., Riesselman, C.R., Moy, C.M., Condon, D.B., Worthington, R.A., 2023, West Antarctica ice volume variability paced by obliquity until 400,000 years ago, Nature Geoscience 16, 44-49, doi:10.1038/s41561-022-01088-w

Petit, J.R., Jouzel, J., Raynaud, D., Barkov, N.I., Barnola, J-M., Basile, I., Bender, M., Chappelaz, J., Davis, M., Delaygue, G., Delmotte, M., Kotlyakov, V.M., Legrand, M., Lipenkov, V.Y., Lorius, C., Pépin, L., Ritz, C., Saltzman, E., and Stievenard, M., 1999, Climate and atmospheric history of the past 420,000 years from the Vostok ice core, Antarctica, Nature 399, 429-436.

Stark, P.B., 2022, Pay no attention to the models behind the curtain, Pure and Applied Geophysics, 179, 4121-4145.

The Vostok Ice Core: Temperature, CO2 and CH4 Energy Matters, euanmearns.com

Veres, D., Bazin, L., Landais, A., Toyé Mahamadou Kele, H. , Lemieux-Dudon, B., Parrenin, F., Martinerie, P., Blayo, E., Blunier, T., Capron, E., Chappellaz, J., Rasmussen, S.O., Severi, M., Svensson, A., Vinther, B., and Wolff, E.W., 2013, The Antarctic ice core chronology (AICC2012): an optimized multi-parameter and multi-site dating approach for the last 120 thousand years, Clim. Past, 9, 1733-1748.

Yan, Y., Kurbatov, A.V., Mayewski, P.A., Shackleton, S., Higgins, J.A., Early Pleistocene East Antarctic temperature in phase with local insolation, 2023, Nature Geoscience 16, 50-55, doi:10.1038/s41561-022-01095-x

Zachos, J., Pagani M., Sloan, L., Thomas, E., Billups, K., 2001, Trends, rhythms, and abberations in global climate 65 Ma to Present, Science, 292, 686-692.

Textes extraits de Hansen et al. (2013) et leurs traductions en français

(1*) « Burning all fossil fuels, we conclude, would make most of the planet uninhabitable by humans, thus calling into question strategies that emphasize adaptation to climate change. » «Brûler tous les combustibles fossiles rendrait  une grande partie de la planète inhabitable pour l’homme ce qui remet en cause les stratégies d’adaptation au changement climatique ».

(2*) « Cenozoic temperature, sea level and CO2 covariations provide insights into climate sensitivity to external forcings and sea-level sensitivity to climate change ». « La co-variation de la température, du niveau de la mer et du CO2 donne des informations sur la réponse de la sensibilité climatique aux forçages externes et sur la vulnérabilité du niveau de la mer au changement climatique ».

(3*) « Climate sensitivity depends on the initial climate state, but potentially can be accurately inferred from precise palaeoclimate data. Pleistocene climate oscillations yield a fast-feedback climate sensitivity of 3 ± 1°C for a 4 Wm-2 CO2 forcing if Holocene warming relative to the Last Glacial Maximum (LGM) is used as calibration, but the error (uncertainty) is substantial and partly subjective because of poorly defined LGM global temperature and possible human influences in the Holocene ». « La sensibilité climatique dépend de l’état initial du climat, mais peut potentiellement être déduite avec précision à partir de données paléoclimatiques précises. Les oscillations du climat au Pléistocene (2,58 Ma -11,5 ka) montrent une réponse rapide de 3 ± 1°C pour un forçage du CO2 correspondant à 4W par m2  si l’on utilise comme étalonnage le réchauffement Holocène par rapport au dernier maximum glaciaire (LGM), mais l’erreur (l’incertitude) est substantielle et en partie subjective en raison de la mauvaise définition de la température globale du dernier maximum glaciaire et d’une possible influence humaine pendant l’Holocene (derniers 11,5 ka) ».

(4*) « We use a global model, simplified to essential processes, to investigate state dependence of climate sensitivity, finding an increased sensitivity towards warmer climates, as low cloud cover is diminished and increased water vapor elevates the tropopause». «Nous utilisons un modèle global, aux processus essentiels simplifiés, pour analyser l’état de dépendance de la réponse climatique et enquêter en direction d’une vulnérabilité plus importante vers les périodes (du passé) les plus chaudes, avec une faible couverture nuageuse en diminution avec un accroissement de la vapeur d’eau en altitude qui élève la tropopause ».

(5*): « Glacial-to-interglacial climate change leading to the prior (Eemian) interglacial is less ambiguous and implies a sensivity in the upper part of the above range, i.e. 3-4°C for a 4W m-2 CO2 forcing. Slow feedbacks, especially change of ice sheet size and atmospheric CO2, amplify the total Earth system sensivity by an amount that depends on the time scale considered. Ice sheet response time is poorly defined, but we show that the slow response and hysteresis in prevaling ice sheet models are exaggerated ». « Le dernier interglaciaire (Eemien) est moins ambigu, il implique une réponse dans la partie supérieure du spectre, c’est-à-dire une augmentation de 3 à 4°C pour un forçage du CO2 à 4W par m2. Un retour lent de l’extension des glaces et des teneurs du CO2 dans l’atmosphère en particulier amplifie la réponse globale du système Terre pour quantité qui dépend de l’échelle de temps considérée. Le temps de réponse de la calotte glaciaire est mal défini, mais nous montrons qu’une réponse lente associée à l’hystérésis du system sont des éléments d’exagération dans les modèles dominants. »

(6*) « Finally, we use an efficient climate model to expand our estimated climate sensitivities beyond the Cenozoic climate range to snowball Earth and runaway greenhouse conditions ». « Enfin, nous utilisons un modèle climatique efficace pour étendre nos sensibilités climatiques estimées au-delà du Cénozoïque et aux conditions de la terre boule de neige et des conditions d’effet de serre incontrôlable ».

Remarques

Pourquoi la publication de Hansen et al . (2013)

L’instrument des opposants à la pensée climatique unique passe souvent par une attaque des rapports du GIEC (Gervais, 2013, par exemple). Cette attaque, aussi justifiée et fondée soit-elle, ne s’adresse pas directement à la matière scientifique de base, mais bien à des synthèses d’avis d’experts souvent juge et partie pour bon nombre d’entre eux.

Groupe de pression de la climatologie « main stream »

Cette situation est le résultat d’une organisation de la communauté des climatologues en groupe de pression engagé dans la pénétration du monde politique et médiatique à l’échelle nationale et mondiale. La climatologie est une discipline scientifique jeune qui d’emblée a solidement verrouillé les éléments fondamentaux de ses intérêts et de sa pérennité. Les mailles du filet sont étroites. Il ne fait pas bon pour un chercheur d’exprimer la moindre critique. Des personnalités scientifiques en ont fait l’expérience. La jeunesse embrigadée des l’école primaire sur la base de l’amalgame pollution/réchauffement (le réchauffement étant assimilé à une pollution) est largement exploitée pour accréditer l’idée d’une origine anthropique de l’évolution climatique terrestre. Le retour sur investissement est la « manipulation » d’une jeunesse dont l’ignorance permet la propagation d’un discours  infantilisant.

GIEC et idéologie woke

Il convient de se reporter à l’entretien accordé par Valérie Masson-Delmotte à la revue du CNRS « Le Journal » de juin 2022, N°308. Valérie Masson-Delmotte est Co-Présidente du groupe de travail 1 du GIEC, scientifique qui figure parmi les cent personnalités les plus influentes selon le magazine américain Time. Après une défense de la qualité scientifique des rapports du GIEC basée sur l’évaluation de 14000 publications (scientifiques), représentant 3000 pages, rédigées par 234 auteurs et 600 contributeurs, et qui a fait l’objet de 80.000 commentaires par 1890 relecteurs, Valérie Masson-Delmotte regrette les attaques inappropriées portées sur ce travail, attaques qualifiées de calomnieuses sur la rigueur scientifique des rapports du GIEC. Elle note que ces attaques cibleraient souvent les femmes qui prennent la parole sur le climat et auraient pour origine, selon la Co-Présidente du groupe de travail 1 du GIEC, une vision patriarcale du rôle des femmes dans la société. Et d’ajouter : « on retrouve souvent des caractéristiques communes chez les climato-sceptiques, comme une idéologie d’extrême droite, un genre masculin, et une difficulté à gérer des émotions désagréables liées à un sentiment de responsabilité personnelle ou de culpabilité, ou à la perte de certains privilèges ».

Climato-scepticisme

Ces dernières années, le langage médiatique du climat montre une évolution sémantique. Le réchauffement global dont l’origine anthropique était affiché comme une évidence devient dérèglement climatique. Cette terminologie plus neutre laisse implicitement ouverte l’éventualité d’une origine différente de celle du CO2 pour l’élévation de la température terrestre. Le terme dérèglement n’est cependant pas assez neutre, trop proche du terme règle qui « évoque » l’homme et la politique, il conviendrait plutôt de parler de variation climatique, plus appropriée à la discussion scientifique.

La discussion des origines possibles de la variation climatique, origine anthropique versus origine naturelle est escamotée. L’origine naturelle est renvoyée à une sous-science propagée par les « climato-sceptiques », terme particulièrement impropre puisqu’il désigne, en particulier, une communauté scientifique de pensée convaincue de la véracité du réchauffement planétaire actuel, mais soucieuse d’un examen exhaustif du problème quant à son origine.

Jacques Bourgois est Géologue-Géophysicien, Directeur de Recherche Emérite du CNRS à l’Institut des Sciences de la Terre de Paris (ISTeP) Sorbonne-Université (Université Pierre et Marie Curie, Jussieu). Il a été Chef de Mission de 7 campagnes marines et PI de nombreux projets en Amérique Latine, à terre et en mer. Il n’est pas climatologue.

Comme géologue et géophysicien marin, il porte depuis longtemps un intérêt particulier aux  interactions tectonique, morphologie et climat aux courtes échelles de temps.

Bourgois, J., Cisternas, M.E., Braucher, R., Bourles, D., Frutos, J., 2016, Geomorphic records along the General Carrera (Chile)-Buenos Aires (Argentina) glacial lake (46-48°S), climate inferences and glacial rebound for the past 7-9 ka, The Journal of Geology 124, p. 27-53.

Bourgois, J., Bigot-Cormier, F., Bourles, D., Braucher, R., Dauteuil, O., Witt, C., Michaud, F., 2007, Tectonic records of strain buildup and abrupt co-seismic stress release across the northwestern Peru coastal plain, and continental slope during the past 200 kyr. J. Geophys. Res. 112, B04104, doi:10.1029/2006JB 004491.

François-Marie Bréon est chercheur au Laboratoire du climat et de l’environnement, un des laboratoires de l’IPSL (Institut Pierre Simon Laplace). Il a contribué à l’écriture du chapitre « Forçages radiatifs naturels et d’origine anthropique » du 5ème rapport du GIEC ainsi que du résumé pour les décideurs.

Valérie Masson-Delmotte est climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CNRS/Univ. Versailles Saint Quentin-en-Yvelines/CEA), à l’université  Paris-Saclay, et co-présidente du groupe 1 du GIEC sur les bases physiques du changement climatique pour le 6ème cycle d’évaluation (2015-2023).

 

Partager cet article
Repost0

commentaires